Après la crise du Covid qui a fragilisé le secteur en 2020 et 2021, le marché de l’aéronautique repart à la hausse. Avec une fréquence de 200 millions de passagers pour la France en période pré-crise et une hausse du trafic estimée à 6% par an, les prévisions pour l’horizon 2030 sont très positives. Cette augmentation du trafic fait naturellement croître la demande en appareils et en équipements aéronautiques. En 2017, les commandes d’Airbus et Boeing s’établissaient à 12.000 appareils, pour 2030 les prévisions voient double, un record.
Dans le même temps, le secteur de la défense connaît lui aussi une augmentation, encouragé par la hausse des budgets de l’Etat. Les crises internationales comme le conflit russo-ukrainien ou la lutte contre le terrorisme amènent forcément à de nouveaux investissements. À titre d’exemple, le marché du secteur naval se développe pour la première fois depuis trois décennies.
Face à cette cadence productive, les constructeurs et équipementiers devront redoubler d’efforts pour optimiser leur capacité de production et livrer les appareils dans les délais. Il faudra produire plus vite et cela passera forcément par plus de digitalisation et des innovations de rupture.
En plus de produire plus vite, l’industrie aéronautique française devra savoir innover pour rester compétitive surtout dans un contexte de concurrence accrue.
Dans une perspective de maîtrise des coûts, les constructeurs tentent déjà des essais de roulage, de décollage et d’atterrissage autonome.
Le secteur devra faire preuve d’agilité industrielle et se servir des nouvelles technologies, de la digitalisation, de l’automatisation et l’exploitation de systèmes autonomes ainsi que des techniques de production agiles les plus efficaces pour réduire les coûts de développement.
Dans le secteur de la défense, les grandes puissances affirment de plus en plus leur autonomie militaire pour garantir la sécurité de leurs citoyens. À cela peut s’ajouter la fragilité géopolitique et le désengagement de certaines nations de l’OTAN. Une réorientation des commandes vers les puissances nationales ou européennes est envisageable et dans ce contexte, la France a toutes les cartes en main pour tirer son épingle du jeu.
C’est l’un des plus gros défis du secteur. Avec l’augmentation de la flotte aérienne et du nombre de voyageurs, l’industrie va devoir trouver des solutions pour limiter et réduire son impact carbone dans le même temps.
Avec un taux d’émission de gaz carbonique de l’ordre de 2% et une forte augmentation dans les années à venir, penser une aviation plus verte est vitale pour l’environnement. Cette pression écologique pousse les constructeurs et équipementiers vers l’innovation de rupture : avions électriques, à hydrogène, réacteurs hybrides, allégement des matériaux, isolations thermiques etc.
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